L’indépendance
Le marché de l’énergie représente chaque jour des milliards d’Euros dans le monde, l’énergie est stratégique pour les Etats, les ONG environnementales disposent de fonds considérables. Beaucoup d’intérêts sont en jeu dans la transition carbone ! Beaucoup d’acteurs compétente et talentueux y sont employés. Très peu sont libres de leur parole. Les entreprises de l’énergie sont contraintes dans leur communication par l’importance de leurs intérêts financiers. Imagine-t-on Total ou EDF s’exprimer en toute impartialité sur la question du pétrole ou du nucléaire ?
Les agences gouvernementales et les ministères sont liés par la voix officielle. Quel organisme, quel fonctionnaire pourrait s’exprimer librement pour critiquer les positions officielles du gouvernement sans risquer la réprimande, voire la faute lourde (à l’exceptions peut-être de quelques autorités jouissant d’une réelle indépendance comme la CRE ou l’ASN) ? C’est ainsi que la Programmation Pluriannuelle de l’Energie de 2015 a été, bon gré, mal gré, acceptée par les serviteurs de l’Etat, comme sa remise en cause dès 2017, moins de deux ans plus tard, leur a été imposée. Et comme leur sera peut-être imposée la volonté future d’une nouvelle majorité !
Les ONG « vertes » établies et les partis politiques écologistes sont contraints dans leur impartialité par des décennies de luttes environnementales qui ont construit leur ADN et leur doctrine. En particulier leur engagement historique dans la lutte anti-nucléaire les conduit à préférer la transition nucléaire à la transition carbone ce qui rend leur discours sur le climat compliqué et ambigu.
Enfin, en ce domaine comme en beaucoup d’autres, trop de publications, trop d’attention des media, sont dictées par l’intérêt ou la quête de financements plus que par la recherche de la vérité. A vouloir trop démontrer, que ce soit par conviction profonde ou par intérêt financier, il est tentant de manipuler ou orienter les données au profit de la cause que l’on veut défendre.
Pour toutes ces raisons, malgré la multitude de talents et de compétences investies dans les questions d’énergie et de climat, il est difficile d’entendre des voix véritablement impartiales.
L’Observatoire de la Transition Carbone est totalement indépendant. Libre de toute influence, il n’a pas d’autre intérêt à défendre que celui de la réduction des émissions de gaz carbonique.
La bienveillance
Diviser par deux les émissions mondiales de gaz carbonique d’ici 2050 n’est pas une affaire simple. Cela n’adviendra que si une majorité de la population persévère dans des efforts soutenus pendant des décennies.
Cette durée dépasse de beaucoup le temps politique. Les lois ou les directives européennes sont éphémères et peuvent à tout moment être remises en cause. C’est pourquoi rien ne se fera sans le consensus engagé d’une majorité de citoyens sur un projet de transition ambitieux. Un tel consensus ne saurait durablement reposer sur des illusions, des approximations, des non-dits ou des malentendus.
Il existe depuis la COP 21 une position commune affichée au niveau des Etats. Beaucoup de citoyens estiment que les entreprises ou les gouvernements devraient agir plus résolument pour le climat. Peu pourtant ont pris la mesure des conséquences et des contraintes que représenterait la réduction drastique des émissions de gaz carbonique. En ce sens, le consensus sur les efforts que chacun est prêt à consentir reste à construire. Il est tout à fait possible qu’il émerge entre 2020 et 2030, parce que les effets du réchauffement climatique deviendront de plus en plus tangibles et que la perspective de la raréfaction et du renchérissement des ressources fossiles se sera rapprochée.
Pour autant, il n’y aura pas forcément consensus les moyens à mettre en œuvre et des désaccords, des controverses, subsisteront. La croissance ou la décroissance, le recours au nucléaire, la massification des éoliennes resteront des sujets clivants. Qu’importe ! L’essentiel est l’action. Il n’est pas nécessaire d’être d’accord sur tout pour pouvoir agir ensemble.
Le volet « Leviers » propose un sept axes essentiels contribuant à la réduction des émissions CO2. Tous ces leviers ne conviendront pas à tous ! Chacun pourra choisir les siens. La jeune femme ou le vieil homme qui font vœu de sobriété, le père de famille qui isole sa maison, l’installateur de panneaux solaires, le bucheron, l’ingénieur de mise en service nucléaire, le conducteur de véhicule électrique, le plombier qui assure la maintenance de chaudières à gaz, chacun va contribuer à sa manière à la réduction des émissions de gaz carbonique.