• II - TRAJECTOIRES

    LES PLUS BASSES

LES TRAJECTOIRES DES PAYS DANS LE MONDE

Comment évoluent pour chaque pays les indicateurs suivants : émissions CO2 par habitant, énergie primaire par habitant, Indice de développement humain ? Nous divisons le monde en 7 grands groupes dont les trajectoires peuvent être analysées et nous apportent un éclairage sur l’avenir.

 

LES PLUS BASSESLES PLUS OPTIMISTESEN DEVENIR

 

Consommation d’énergie et émissions de gaz carbonique

Émission CO2 (Mt CO2)  

Population x Energie primaire/ habitant (tep/h) x Intensité carbone de l’énergie (tCO2/toe)

Nous avons expliqué par ailleurs pourquoi, cette équation simplifiée nous parait plus éclairante que l’équation de Kaya dans l’analyse de la transition carbone. On peut en déduire deux outils :

  • Les trajectoires qui font figurer les émissions CO2 par personne en ordonnée et la consommation d’énergie primaire par personne en abscisse.
  • Les taux d’évolution des émissions dans le temps puisque :

Variation CO2 = Variation population+ Variation énergie/habitant + Variation intensité CO2

Le graphe présenté ci-dessous reflète l’évolution entre 2007, 2012 et 2017 des émissions CO2 par personne (ordonnée) et de la consommation d’énergie primaire par personne (abscisse).

Quelques remarques inspirées par ce graphique :

  1. Le chemin qui mène au point de référence (2tonnes CO2 pour 2 tonnes d’équivalent pétrole) figuré par le point marron sera long à parcourir. Même pour les pays qui convergent résolument vers ce point de référence (on retrouve les 3 leaders que sont la Suisse, la Suède et la France) l’évolution entre 2007 et 2017 reste lente.
  2. Les pays sont globalement alignés sur une diagonale correspondant à 2,5 tCO2 par tep d’énergie primaire. On trouve en-dessous de la courbe les pays à forte composante hydroélectrique comme la Norvège ou la Canada et au-dessus les pays charbon : la Chine, l’Afrique du Sud, la Pologne, le Kazakhstan et l’Australie.

Une autre représentation consiste à faire figurer sur un graphe la variation en %de l’énergie primaire par personne, du CO2 par personne et du CO2/tep.

Les graphes ci-dessous proviennent des deux grands émetteurs mondiaux qui totalisent plus de 40% des émissions mondiales de CO2.

Globalement, le volume des émissions de CO2 est très corrélé à celui de l’énergie consommée.

Pour la Chine, on retrouve bien l’explosion économique des années 2000. L’intensité carbone de l’énergie se réduit après 2010 du fait de l’essor des énergies renouvelables (entre 2007 et 2017s’ajoutent 670 TWh d’électricité hydraulique et 450 TWh d’énergie solaire ou éolienne).

Pour les Etats-Unis, les émissions sont liées à l’économie, on voit clairement l’impact du choc pétrolier de 1979 et de la crise de 2008. L’intensité carbone se réduit à deux reprises, lors de la mise en service de centrales nucléaires début des années 1990 et plus encore avec la montée en puissance du gaz de schiste à partir de 2009.

7 grands groupes de pays

Pour analyser les grandes tendances de la transition carbone, il est utile de regrouper les pays par catégorie. Dans les pages ci-après nous regroupons les pays en groupes définis en fonction de la consommation d’énergie primaire et les émissions de CO2.

Pour les pays dont la consommation d’énergie primaire est inférieure à 2 tep/personne le critère retenu est la consommation d’énergie :

– Groupe 1 : 0 à 0,5 tep/personne.

– Groupe 2 : 0,5 à 1 tep/personne.

– Groupe 3 : 1 à 2 tep/personne.

Pour les pays dont la consommation primaire est supérieure à 2 tep/personne le critère retenu est l’émission CO2:

– Groupe 5 : 0 à 7,5 tCO2/personne.

– Groupe 6 : 7,5 à 15 tCO2/personne.

– Groupe 7 : Plus de 15 tCO2/personne.

La Chine (28% des émissions mondiale) justifie un groupe à part (groupe 4).

EN BREF

  • Les trajectoires IDH-tCO2 par personne montrent le lien fort entre le niveau de développement et les émissions de CO2 jusqu’à environ 6 tCO2/personne.
  • Les pays les moins avancés vont poursuivre leur développement et la planète ne supportera pas une convergence des émissions vers le niveau des pays les plus riches. La seule solution est que les pays riches réduisent leur émissions CO2 drastiquement. Ils devront aussi aider les pays en développement à ne pas passer par la case « hautes émissions carbone ».
  • Pour comprendre et anticiper les mécanismes de la transition carbone, il faut étudier le niveau et la variation des deux paramètres clef : l’énergie primaire par personne et les émissions CO2 par personne.
  • Ces deux critères permettent de regrouper les pays en 7 catégories dont les trajectoires sont analysées dans les onglets suivants.